NOTRE - DAME   de CHÂTEL - MONTAGNE
Eglise romane du 12e siècle   Allier (03)
  
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Histoire de l'église Notre-Dame
  

l'église avant 1850L'église avant 1850.
(Allier Généalogie Spéc 24 - 1er semestre 2002 - Vichy)
Avant l'an 1080, une église - déjà dédiée à la Vierge Marie - appartenant au seigneur de Châtel, et dépendant du diocèse de Clermont, existait à Châtel-Montagne .
En 1080/1082 - Le seigneur DALMAS et son épouse Étiennette donnent aux moines de Cluny tous les biens qu'ils possèdent à Châtel-Montagne, dont l'église Notre-Dame.

1095 - Le pape Urbain Il authentifie cette donation.

1095 à 1210> - Construction de l'église actuelle par agrandissement de l'église primitive, ainsi que d'un cloître et d'un prieuré sur le terrain au nord de l'église.>

1294, 1310 et 1353 - Le "registre des visites" constate la présence régulière d'un prieur et de quatre moines.(document)Visites des monastères de l'Ordre de Cluny de la province d'Auvergne.....
ces visites sont éminemment favorables aux moines de Châtel Montagne, et si en 1353-1354 les bâtiments sont en bien mauvais état, au spirituel on ne signale aucune ruine.
« 1281.........Domus de Castro in Montanis est in bono statu spiritualiter et temporaliter.
1294.........Apud Castrum in Montanis sunt quatuor manachi sacerdotes preter priorem, nec unquam fuerunt plures.
Fiunt ibi divinum officium, hospitalitas et elemosina competenter, domus nichil debet, habet victualia usque ad fructus novos. Monachi non habebant strats, precipimus ut haberent. Prior multa bona fecit in locis que tenet.
1353-1354.......In prioratu de Castro in Montanis, .........., sunt quatuor monachi; domus dicti prioratus corruunt et pro parte ceciderunt. »
(TERSONNIER Bulletin de la Société d'Émulation du Bourbonnais, 1903, citant M.A.Bruel Bibliothèque de l'école des Chartes, 1877.)


Mais , vue en détails, la vérité semble bien plus chaotique. NOTE Nicole Perichon,

Au moment de sa construction - le prieuré est très prospère. Cette prospérité ne dure pas. A partir de 1279, « il y a trois moines avec le prieur; le prieur ne doit rien et a acquis beaucoup de biens pour là maison, et il y a des provisions jusqu'aux nouvelles (récoltes)».

En 1259 - le prieur démissionne, laissant une maison «grevée de nombreuses dettes». Il ne veut plus lutter contre le seigneur de Châtel qui «occupe la juridiction du prieuré de ce même lieu par violence et injustice».

A partir de 1279 - «il y a trois moines avec le prieur; le prieur ne doit rien et a acquis beaucoup de biens pour là maison, et il y a des provisions jusqu'aux nouvelles (récoltes)».

En 1294 - il y a quatre moines, outre le prieur, et ils n'ont jamais été plus nombreux. «La maison n'a pas de dettes, mais elle est pauvre et les moines n'ont pas de couches».

En 1305, en 1324, en 1393 - des moines sont accusés d'incontinence ou (en 1396) de se méler «a des négoces séculiers».

En 1385 - parallèlement à la situation de Laveine qui s'est fort dégradée, celle du prieuré de Châtel n'est guère plus enviable, ni sur le plan spirituel, ni sur le plan matériel. (document)« Le seigneur abbé de Thiers sait bien et est certain que les moines ont une conduite mauvaise, et se comportent comme des séculiers, portant des capuches à cornes et des souliers recourbés. Ils ne célèbrent pas les messes qu'ils sont tenus de célébrer et ne disent pas les heures comme elles sont écrites. Ils doivent être cinq et ne sont que trois.
Il y a eu plusieurs , plaintes du seigneur de Châtel-Montagne au seigneur abbé de Thiers au sujet de la mauvaise administration desdits moines, car lui-même et les siens sont fondateurs dudit lieu, disant que sinon l'abbé de Cluny, du moins ses définiteurs y apportent remède.
Lesdits moines sont diffamés a cause de leur incontinence. Un certain moine, appelé Michael, frère dudit prieur, dirige ledit prieuré et le diri ge mal en toutes choses. Les vingtièmes, augmentations et arrérages, il refuse de les payer (bien qu'il) en ait été averti».
Il est alors demandé par les définiteurs au seigneur abbé de Thiers, de venir constater de visu que le prieuré va à vau-l'eau et que le besoin se fait sentir d'un apport de nouveaux moines « afin que Dieu soit mieux servi et que le seigneur du lieu soit contenté»
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1462 - L'église devient église paroissiale.

Très touché par la guerre de Cent Ans, le prieuré ne s'en relèvera pas et disparaîtra en 1501.

l'église après 1870L'église après 1870. 1501 - Le prieuré de Châtel-Montagne est rattaché au couvent des moniales de Lavesne qui laissent tomber les bâtiments en ruines.

1700 - Les églises du Mayet, Nizerolles, Le Breuil, Saint-Clément et Arfeuilles relèvent de Châtel-Montagne, jusqu’en 1785.

1790 - A la suite de la révolution, suppression de la présence religieuse à Châtel-Montagne.

1793 - La municipalité jacobine de " Mont sur Besbres " abat la flèche en pierre de l'église. Le monument funéraire de Rollat est profané et détruit. les statues des saints et de la Vierge brûlés au cimetière (qui jouxte alors l'église). Les archives municipales sont brûlées devant l'église.

5 avril 1799 : vente de l'église à Jean Phélipon de Moulins pour la somme de 150.000 F.
L'édifice devient un entrepôt à salpêtre, gardé par les gardes nationaux, ce qui le sauve de la démolition.

1903 - L'église est rendue au culte.

1823 - Châtel-Montagne est rattaché au diocèse de Moulin, à la création de ce nouvel évêché.

vers 1835 - Une chapelle rectangulaire est construite, l'église est décorée d'imitations de marbre, de bronze et, au niveau des chapelles rayonnantes, "d'anges bouffis" sur fond bleu.

1840 - Inscription à l'inventaire des Monuments historiques.

1885 - La municipalité fait marteler les chapiteaux jugés indécents.

de 1850 à 1900 - Très importants travaux de restauration de l'église qui éliminent les quelques modifications architecturales rajoutées au cours du temps pour retrouver l'aspect primitif. Par économie, le clocher n'a pas été reconstruit. Depuis lors, seuls des travaux d'entretien courant des toitures et de rejointoyage ont été nécessaires.

1900 - Dom Athanase Desrosiers, curé de la paroisse, peint les stations du Chemin de Croix. Séparation de l'église et de l'État.

1938 - Les abords de l'église sont inscrits sur la liste des sites classés depuis le 4 janvier 1938.

De 1914 à 1955, les exemplaires retrouvés du bulletin paroissial témoignent tous d'une importante vie paroissiale ( "même si les hommes s'occupent plus de leurs champs que des offices" ) : processions, pèlerinages, congrégations, dons d'objets de culte, restauration des objets exposés à l'humidité de l'église, restaurations des cloches, etc..

1955 : A la suite du renouveau lié au concile de Vatican II, poussé par le zèle des conservateurs des Monuments Historiques et par le nouveau goût du jour, des lustres en bronze du XIIIe siècles, des vases sacrés anciens et la table de communion sont vendus.
Le Christ de la poutre de gloire ainsi que les grilles du chœur sont entreposés à la tribune
La chaire est entreposée au fond de l'église, son pied est coupé pour réaliser le lutrin.
L'autel en bois et stuc situé au fond du chœur est remplacé par un autel "moderne" en granit placé plus près des fidèles.
Le "chemin de croix" , aujourd'hui inscrit à l'inventaire complémentaire des monuments historiques, a failli disparaître... (note)« "lettre ... reçue de M. l'Architecte des Beaux-Arts, en date du 14 mai 1955 :

«..nous avons constaté une fois de plus combien jurait dans un édifice de la qualité de votre église le Chemin de Croix aux vives couleurs. Pourriez-vous en envisager le remplacement par de simples croix en chêne... »



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Amicale Châteloise pour l'Eglise Romane (A.C.E.R.) - Association Loi de 1901
Serge Seliverstoff 1998 - Révision 2023                  03250 - Châtel-Montagne